GOUVERNER ET PUNIR JUSTICE, CORRUPTION ET RÉCIT DE POUVOIR AU CAMEROUN

Auteurs

  • Armand Leka Essomba

Résumé

                                                                          RESUME

             Le présent article s’intéresse à la manière spécifique dont le pouvoir se met en récit depuis près de deux décennies au Cameroun. Cette mise en récit s’opère sur fond de mise en exergue d’un régime spécifique : le régime de la punition. Ce dernier caractérise depuis près de deux décennies, la gestion institutionnelle de la question des détournements de fonds publics par des hauts fonctionnaires de l’administration et des figures publiques au Cameroun. Conscient de la faiblesse des forces sociales et politiques classiques, le pouvoir, à travers le « gouvernement de la punition » a révélé l’existence des formes sinueuses d’inimitié politique internes à son propre camp. L’opposition à la modification constitutionnelle ciblant la limitation des mandats présidentiels avant les élections présidentielles de 2011, et la répression qui en a suivie dans le cadre des émeutes de février 2008, s’est opérée sur fond de lutte contre les « apprentis sorciers  du G11 » et de relance spectaculaire de « l’opération épervier ». Cette répression judiciaire dans l’imaginaire commun, aura avant tout principalement ciblé des personnalités proches du pouvoir jouissant pour certains, d’un « charisme de remplacement ». Ainsi, la répression des détournements, l’administration de la justice au travers d’une mobilisation très équivoque des administrations policières, judiciaires et pénitentiaires, tend peut-être à révéler un modèle de légitimation, de conservation et de renouvellement des ressources du pouvoir, dans un contexte où la très longue espérance de vie présidentielle du président Biya , fait paradoxalement et sournoisement débat au sein même de l’appareil dominant.

                                                                       ABSTRACT

             This article focuses on the specific way in which power has been narrated in Cameroon for nearly two decades. This narrative is carried out against the backdrop of highlighting a specific regime : the regime of punishment. For nearly two decades, the latter has characterized the institutional management of the issue of embezzlement of public funds by senior government officials and public figures in Cameroon. Aware of the weakness of classical social and political forces, power, through the « gorvernment of punishment » revealled the existence of the sinuous forms of political hostility internal to its own camp. Opposition to the constitutional amendment targeting the limitation of presidential mandates prior to the 2011 presidential elections and the ensuing repression in the riots of february 2008 took place against the « G11 sorcerer’s Apprentices » and a spectacular revival of the « sparrowhawk operation ». This judicial repression in the common imaginary will have primarily targeted personalities close to the power and enjoying for some of them a « charisma of replacement ». Thus, the repression of embezzlement, the administration of justice through a very ambiguous mobilization of police, judicial and penitentiary administration, perhaps tries to reveal a model of legitimation, conservation and renewal of the resources of power, in a context where the very long presidential life expectancy of President Biya, paradoxically and slyly debates within the dominant apparatus.

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Publiée

2022-01-06

Comment citer

Leka Essomba, A. (2022). GOUVERNER ET PUNIR JUSTICE, CORRUPTION ET RÉCIT DE POUVOIR AU CAMEROUN. Fréquence Sud, (23), 155–177. Consulté à l’adresse https://journals.uct.ac.za/esstic/index.php/frequence_sud/article/view/258

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